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Demain tous nomades ? Etat des lieux.

« Le travail nomade fait référence à toutes les formes de travail accomplies ailleurs qu’au poste de travail habituel dans l’entreprise. Il regroupe le travail mobile (dans une salle de réunion par exemple, dans des espaces de co-working, ..) et le télétravail (travail accompli – régulièrement – au domicile du salarié ou dans un télécentre, en accord avec l’entreprise, pour un ou plusieurs jours par semaine). » (1)



Le travail nomade trouve son origine au Danemark et aux Etats-Unis dans les années 80 et correspond à l’émergence d’un style de vie plus mobile. Il faudra attendre les années 2000, marquées par le développement des TIC, pour que les espaces de co-working se développent et que le télétravail voit le jour.

Différentes structures se développent en Europe pour répondre à ce besoin de nomadisme. On peut citer par exemples We Work au Royaume-Uni et plus récemment Wetail sur Lille :


Aujourd’hui, la génération Y, ou « digital natives », joue un rôle majeur dans la redéfinition du cadre classique de travail. Un nouveau rapport à l’espace et au travail est en train de voir le jour. L’enjeu pour les entreprises est de pouvoir offrir aux salariés davantage de flexibilité tout en gagnant en productivité.


Même si quelques entreprises offrent davantage de flexibilité à leurs salariés, la France reste timide en la matière. Seul 8,4% des salariés en France pratiquaient le télétravail en 2009 contre une moyenne européenne de 17,7%. Les plus précurseurs sont les pays du Nord : 32,4% pour la Finlande, 30% pour la Belgique, 26,8% pour la Suède, 22,3% pour le Royaume Uni. D’après la dernière étude à ce sujet réalisée par l’Anact (agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) en 2015 le télétravail concernait 14,2% des salariés français (secteur public et privé confondus).


Les études sur le télétravail sont nombreuses : SIBIS en 2002, la DARES en 2004 et 2008, Gartner en 2005 et 2007, Eurofund en 2005, CAS en 2009, CGIET en 2010, mais les données datent aujourd’hui de plus de 7 ans déjà et qui ne traduisent plus la réalité.

Les blocages liés au télétravail sont importants en France où la hiérarchie (2) et le management par le contrôle sont très présents (contrôle du présentéisme notamment). 80% des entreprises ne souhaitant pas opter pour le travail à distance redoutent des difficultés de management.


Regrettable lorsqu’on connaît les avantages liés au télétravail, pour les salariés (3) :

  • Meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie sociale et familiale

  • Plus grande autonomie et une plus grande flexibilité

  • Meilleure concentration

  • Réduction des coûts liés au trajet domicile – travail et donc gain de pouvoir d’achat

  • Réduction des temps de trajet, de la fatigue et gain de productivité

  • Plus grande facilité d'accès à un emploi éloigné de leur domicile pour des personnes ayant des difficultés de déplacement

  • Parcours plus aisés en limitant les freins liés aux exigences de mobilité géographique.


Idéal pour les startups !


Les avantages pour les entreprises et les territoires (4) :


  • Un moyen de moderniser l’organisation du travail

  • Donner une image innovante de l’entreprise, faire évoluer l’usage des NTIC

  • Des effets sur la réduction de l’absentéisme et l’amélioration de la productivité

  • Sortir de la « zone grise » et ne pas prendre le risque d’être « hors frontière » du code du travail

  • Permettre une flexibilité et une sécurité / maintien dans l’emploi

  • Une opportunité d’aménagement du territoire et de développement économique pour favoriser l’emploi et lutter contre la « désertification » de certains territoires

  • Une économie de locaux administratifs / de frais de fonctionnement (+/-), un bilan environnemental bénéfique


L’adoption du télétravail générerait :


  • Une baisse de 5,5 jours par an d’arrêts maladie ;

  • Une augmentation du temps de travail de 2,5 % ;

  • Une augmentation de la productivité de 22 % ;

  • Une réduction de 40 minutes du temps moyen de trajet domicile-travail ;

  • Une augmentation de 45 minutes du temps moyen de sommeil des salariés.


Les bonnes pratiques pour la mise en place du télétravail

La mise en place d’une stratégie de nomadisme/télétravail implique la migration d’un management de contrôle par le temps de présence vers un management par objectif couplé avec des équipements technologiques adéquats.


Il ressort des premières expériences de télétravail qu’un rythme de 1 à 3 jours par semaine hors siège, et le restant en entreprise, permet au collaborateur de garder le lien avec la culture d’entreprise, ses collègues, la marque.


1. Rester connecté en restant joignable à tout moment

2. Définir des limites en s’accordant sur les temps de connection et déconnection

3. Manager par objectifs peu importe l'organisation du salarié

4. Préserver l’esprit d’équipe


Nous vous proposons de découvrir cette vidéo de la CCI Portes de Normandie et LBMG worklabs reprenant les bonnes pratiques pour une mise en place efficace du télétravail.



Vous trouverez également ci-dessous un exemple de best practice au sein d’Accenture.


Best practice : Accenture (6)


Un accord sur le télétravail a été signé en 2010, accessible à tous, afin d’officialiser la possibilité du travail à domicile.

  • Aujourd’hui, 50% des effectifs français télétravaillent quelques jours par semaine ;

  • Les bénéfices financiers sont éloquents : les coûts liés à l’immobilier et aux services ont été contenus de 15-20% en 1 an.

Récemment les ordonnances Macron ont permis de faciliter encore davantage la mise en place du télétravail en réduisant notamment les coûts liés à celui-ci (matériels, logiciels, abonnements, communications...). Ceux-ci ne sont plus à prendre en charge à 100%.  Le législateur donne aussi plus de droits et de garanties aux salariés (formation, accident du travail...).


Bibliographie


(1) Selon une étude réalisée par JLL, leader mondial du conseil en immobilier d’entreprise

(2) Études menées par FRANK BOURNOIS, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ESCP EUROPE

(3) Résultats issus des enquêtes OBERGO 2012 et 2013 : www.ergostressie.com

(4) Résultats issus d’une étude pilotée par la Caisse des Dépôts, 2013 www.valoffre.caissedesdepots.fr

(5) Intervention d'Armelle Carminati, Directrice Générale Monde pour le Capital humain et la Diversité chez Accenture, à l’occasion d’un séminaire du CAS sur les nouvelles formes de travail en entreprise

 

Emmanuelle Martos

Responsable Marketing & Communication

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